En guise de conclusion du week-end de rencontre et d’organisation autour des élections présidentielles, le texte ci-dessous a été proposé et lu à l’assemblée. Son objectif était de résumer d’une certaine manière les différentes discussions et positions qui s’y sont tenues, tout en appelant aux dates qui y ont été évoquées.
Aucune des formations politiques participant à la course électorale ne peut incarner la force multiple qui s’est reconnue dans la tête des manifestations et des autres formes de débordements du printemps dernier, ainsi que les milliers d’individus ne cessant d’être dans une débrouillardise quotidienne.
Nous sommes de celles et ceux, toutes celles et ceux, qui ne supportent plus d’être complices des politiques de guerre extérieure et intérieure menées par les puissances occidentales. Nous voulons aujourd’hui rendre impossible à quiconque de prétendre mener la guerre, trier les populations, mettre en coupe réglée des sociétés entières au nom de la lutte antiterroriste, au nom de notre sécurité. Ainsi, nous nous plaçons dans le sillage de l’ensemble des révoltes et soulèvements qui ont ébréché l’ordre du monde depuis 2011, des printemps arabes aux occupations de place et de territoires comme la Zad ou le Val de Suza.
En France, les luttes des dernières années ont créé la possibilité de zones hors-droit reprisent des mains de l’État et de la valorisation capitaliste où d’autres manières de vivre et s’organiser s’expérimentent au grand jour et à des échelles toujours plus importantes. Nous sommes convaincu-e-s qu’aller de l’avant après les révoltes du printemps et de l’été commencent par renforcer et multiplier ces zones hors-contrôles comme autant de moyens de renforcer notre ingouvernabilité. Outre ces zones désormais visibles, un ensemble de gestes ce sont ces derniers temps multipliés : les multiples gestes de solidarité vis-à-vis des migrant-e-s, les cantines populaires, les groupes de travail qui cherchent partout à donner des suites à l’esprit du mouvement, les radios locales, les lieux occupés, les collectifs de défense, les comités contre l’état d’urgence, contre les violences policières, contre les oppressions …
Nous sommes déterminé-e-s à faire consister tous ces gestes épars en un mouvement national. Un mouvement qui renvoie les échéances électorales à ce qu’elles sont : une diversion. La fenêtre de l’échéance des présidentielles est paradoxalement l’occasion d’une montée en puissance. Nous n’appelons pas simplement à s’abstenir de voter. Nous voulons manifester publiquement la réalité d’une autre manière d’exister politiquement qui ne se désarmera pas au soir du second tour.
Nous appelons la diversité des composantes qui se reconnaissent dans ces constats minimaux à se rejoindre lors d’une série de dates nationales d’ici à l’élection présidentielle et à multiplier dès aujourd’hui les initiatives décentralisées. Que l’ensemble des lieux et des collectifs qui veulent voir advenir un tel mouvement se manifestent publiquement comme autant de bases d’appui matérielles et politiques.
Dates.
18 février manifestation en soutien à l’occupation du bois Lejuc.
Semaine de résistance à Nantes du 20 au 26 février et week-end d’action contre le FN.
28 février carnaval à Montpellier.
19 mars à Paris manifestation pour la justice et la dignité à l’initiative des familles des victimes de la police.
Le 1er avril, le soir du 1er tour et le 1er mai, appel à organiser partout des initiatives locales contre les élections.
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